Forum sur l’Education à la santé et au bien-être des adolescents et des jeunes face à la modernité et à la culture burundaise : Quelle éducation appropriée ?

Le Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique en collaboration avec les Ministères ayant la Santé Publique et la Culture dans leurs attributions, et dans le souci de renforcer l’Education à la Santé et au Bien-être des adolescents et des jeunes en conciliant la modernité et la culture burundaise, a organisé un Forum de deux jours, vendredi et samedi 21 et 22 juillet 2023  au Zion Beach, pour échanger sur la conception des programmes scolaires, de nature à rendre les jeunes sexuellement responsables.

Dans son discours, le Ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique, Pr. François HAVYARIMANA  a adressé ses vifs remerciements à Son Excellence  la Première Dame  de la République du Burundi   d’avoir honoré  de sa présence les cérémonies  d’ouverture de ce Forum centré sur le choix d’un programme scolaire adapté à nos écoles afin d’assoir l’Education sur la santé et  le bien- être des adolescents et des jeunes.

 

 

 

Une  activité qui vient à point nommé et qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet d’amélioration de l’Education à la Santé et au bien-être des adolescents et des jeunes. Monsieur le Ministre a fait savoir qu’il a constaté que le progrès technologique dans la transmission  de l’information  est en train de dérouter nos jeunes et surtout la jeunesse scolarisée. En effet, c’est  cette jeunesse scolarisée qui est capable de lire les informations véhiculées par différents réseaux sociaux. Les premières victimes sont les jeunes filles car elles sont tentées de livrer leur corps pour avoir une bonne note à l’école  .Quand de tel cas se présente, ces filles sont punies conformément au règlement scolaire tandis que les enseignants coupables sont punis conformément au code du travail. Il y a des cas, où les tribunaux ont tendance à banaliser l’infraction en cherchant à modifier le chef d’accusation quitte à innocenter l’enseignant coupable. Le Ministre a également  signalé  que l’année scolaire 2017-2018 jusqu’aujourd’hui, on enregistre en moyenne annuelle de 1274 cas de grossesse en milieu scolaire dont 431 à l’école fondamentale  et 843 au post fondamental. C’est grâce au  gouvernement du Burundi  dirigé par son Excellence Général Major  Evariste NDAYISHIMIYE en collaboration avec d’autres organisations engagées dans l’Education sexuelle des adolescents et des jeunes que le cas de grossesse en milieu scolaire a diminué au fil des années, mais ce phénomène persiste encore.

L’objectif général de ce Forum est de donner toute contribution de nature  à assoir l’Education sur la santé et le bien- être des adolescents et des jeunes pendant cette période où ces derniers ont un embarras de choix entre les valeurs ancestrales et la modernité. Pour atteindre à cet objectif, il y a d’autres objectifs y afférant :

-Montrer le bien-fondé de l’Education sur la santé et le bien être des adolescents et les jeunes ;

-Présenter les contenus consensuels et la méthodologie appropriée à l’Education sur la santé et le bien -être chez les adolescents et les jeunes ;

-Présenter l’importance des services de santé adaptés aux adolescents et jeunes offerts par des formations sanitaires ;

-Montrer l’importance de concilier la modernité et les valeurs de la culture Burundaise à travers l’Education sur la santé et le bien- être chez les adolescents et les jeunes ;

-Montrer la contribution des confessions religieuses dans l’Education sur la santé et le bien- être chez les adolescents et les jeunes.

Le Ministre a clôturé son discours en  remerciant tous ceux qui ont contribué matériellement pour que ce Forum puisse avoir lieu, notamment l’UNICEF, l’ambassade des Pays Bas ainsi que le FNUAP, sans être exhaustif.

Dans son allocution d’ouverture, Son Excellence  la Première Dame de la République du Burundi  Angeline NDAYISHIMIYE  a remercié le Tout Puissant de nous avoir créés avec une culture burundaise qui nous caractérise et   interpellé  les invités et participants en particulier qui ont sacrifié leur temps pour l’Education à la santé chez les adolescents et les jeunes que ce Forum constitué une opportunité de réunir les acteurs clés  intervenant dans trois secteurs sociaux de base à savoir l’Education, la Santé et la Culture pour s’accorder sur les voies et moyens d’introduction des modules sur l’Education à la santé et au bien-être des adolescents et jeunes, en général, sur la santé reproductive et sexuelle en particulier avec comme perspective l’édification d’une jeunesse consciente et responsable.

La préservation des valeurs humaines et sociales ancrée dans la culture burundaise reste un leitmotiv du Gouvernement et des acteurs notamment de l’éducation, des communautés religieuses et de la culture surtout à l’endroit de la jeunesse, fer de lance de la relève responsable du Burundi de demain.

Ainsi, ledit Forum entend permettre à chaque catégorie d’acteurs de bien connaître les enjeux liés à la méconnaissance, voire à la banalisation des questions de santé des adolescents et jeunes, en milieu scolaire. Il s’agit également de permettre à chaque acteur éducatif de mieux cerner les contours du projet « ESBEAJ-Burundi Bw’ejo » afin de garantir une compréhension commune, sans équivoque et sans suppositions. Elle a signalé qu’avec le temps, la culture burundaise continue à être dégradée au fur et à mesure du temps où certains parents n’ont pas du temps pour  dialoguer avec leurs enfants et les enfants vice versa.Dans ces deux jours, nous nous sommes appelés à soutenir le gouvernement du Burundi dans l’Education à la santé chez les adolescents et les jeunes pour que nos jeunes ne se précipitent  pas dans la vagabondance .C’est pour cette raison qu’il faut :

  • organiser des forums pour que tous ceux qui sont dans le domaine de l’Education puissent soutenir l’avantage de valoriser la culture Burundaise ;
  • sensibiliser les jeunes scolarisés et non scolarisés sans oublier les jeunes handicapés pour qu’ils puissent comprendre que la culture Burundaise ait une place nécessaire dans l’Education, à la santé de nos adolescents et jeunes et que ces forums puissent aussi être organisés à l’endroit des jeunes qui sont en vacance .

 

Pour clore les activités de ce Forum, une série des recommandations issues des échanges, des débats et des travaux de groupes sur les thèmes donnés  ont été formulées et validées :

  • Multiplier ce genre de rencontres pour faire comprendre aux jeunes tout ce qui a trait à l’éducation à la santé et au bien-être des adolescents et des jeunes face à la modernité et à la culture burundaise ;
  • Sensibiliser les adolescents et les jeunes en général sur la promotion des mœurs, des coutumes burundais ;
  • Que ce genre de rencontres ne soit pas seulement le monopole des personnes adultes mais aussi et surtout y associer les jeunes et les adolescents pour que nous leur enseignions les bonnes manières ancestrales selon l’adage « Kubereka umwonga uhuma n’uwudahuma »
  • Que les parents retournent sur les anciennes habitudes d’animer l’école familiale du soir, une sorte de causerie morale à l’endroit des jeunes et des adolescents et leur parler de sujets en rapport l’éducation à leur santé et à leur bien-être ;
  • Que les parents suivent de très près leurs enfants dans leurs différentes fréquentations notamment la participation aux festivités relatives aux anniversaires de leurs amie(s) ;
  • Associer toutes les parties prenantes pour obtenir un consensus au niveau des contenus matières qu’il faut dispenser dans les écoles ;
  • Concilier la réalité et la culture pour expliquer ces notions relatives à la santé sexuelle ;
  • Réserver une version dans les manuels où certains concepts et certaines terminologies sont mieux définis, les contextualiser et les cadrer pour permettre à tout le monde d’avoir une même compréhension ;
  • Conscientiser la population et les prestataires de soins pour que les CDS amis des jeunes ne soient pas considérés comme une sorte de marché gratuit où les jeunes vont se ravitailler en contraceptifs pour s’adonner au vagabondage sexuel.
  • Impliquer les parents/tuteurs dans le processus de traitement de des jeunes ;
  • Que les gens soient informés des services nécessaires offerts par les CDS amis des jeunes ;
  • Que les prestataires de soins de santé fassent un choix éclairé et sans jugement dans l’offre des services ;
  • Que les services offerts aux centres de santé amis des jeunes soient offerts en confidentialité ;
  • Il faut une loi qui régit l’ESBEAJ et spécifiant les interventions et les limites des différentes parties prenantes pour limiter les divergences et l’indifférence de certains face à certaines réalités ;
  • Il faut un cadre légal de coordination nationale de tous les intervenants à l’ESBEAJ pour éviter la dispersion des interventions et ainsi analyser les efforts pour plus résultats.
  • Multiplier des séances de conversation avec les enfants et illustrer par des cas concrets déjà arrivés; utiliser des contes et des proverbes de la culture burundaise.
  • Faire respecter les mœurs en étant des modèles identification: refus du port des tenues indécentes, coiffure non adequate, etc. privilégier le dialogue familial en mettant en avant les valeurs positives et humaines (équité, justice, faire connaître à l’enfant l’interdit)
  • Prévoir dans les CDS, a priori dans les Centres Amis des Jeunes déjà existantes, une offre d’un service de convivial aux jeunes et le rendre fonctionnel.
  • Organiser des formations initiales et continues à l’endroit des enseignants sur les contenus matières de l’Education à la santé mais aussi impliquer les parents à travers le comité de gestion des écoles
  • Envisager une formation à l’endroit des enseignants qui vont dispenser le nouveau contenu matière révisé et mettre sur place une équipe permanente de relecture des contenus matière; preparer suffisamment les enseignants outillés pour transmettre correctement la matière.
  • Conduire une étude de base où des données seront collectées auprès des adolescents, des jeunes, des pères et tantes, des éducateurs et parents pour connaître les vrais besoins en appui, i.e. la formation continue des enseignants, la mise en place des structures d’écoute, de prises en charge et/ou de référencement etc.
  • Encourager la collaboration entre le MENRS et d’autres Ministères (Santé, Justice, Intérieur) etc. pour, d’un côté réduire le niveau des informations sur le travail des uns et des autres et d’autre part, pour permettre de mieux coordonner les interventions dans le domaine de la santé sexuelle reproductive et les droits y relatifs.

 

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