Un beau matin de Vendredi 29 octobre 2021 à Gitega, la Capitale Politique du Burundi, exactement neuf heures, une voix strident perce un grand auditoire, une immense salle polyvalente de l’Ecole Paramédicale de Gitega, pleine à craquer de tous les hauts cadres du Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique, annonçant la bienvenue dans la salle, de Son Excellence le Président de la République du Burundi.
Les hauts cadres du Ministère de l’Education Nationale de la Recherche Scientifique se lèvent comme un seul homme pour saluer dans l’allégresse mêlée d’applaudissements, le Père de la Nation.
Il est ensuite chaleureusement accueilli sur le podium par le Ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique et du Gouverneur de la Province GITEGA.
L’Hymne Nationale retentit, suivie d’une prière pour implorer le Tout Puissant afin qu’il veille sur toute l’Assemblée présente, mais aussi qu’il guide toutes les activités qui allaient se dérouler tout au long de cette rencontre unique en son genre.
Sans attendre, un mot d’accueil est prononcé en premier lieu par le Gouverneur de la Province de GITEGA pour souhaiter d’abord, à Son Excellence le Président de la République du Burundi la chaleureuse bienvenue dans la Province GITEGA et ensuite au Ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique et sa suite constituée de hauts cadres du dit Ministère pour des multiples visites entretenues ces derniers temps dans la même Province.
Le Gouverneur de la Province Gitega n’a pas manqué de remercier le Ministre de l’Education Nationale sur les avancées significatives enregistrées de jour en jours dans le secteur de l’éducation dans la Province de Gitega ; des efforts sont déjà remarquables allant dans le sens de lever certaines entraves relatives au manque des bancs pupitres dans certaines localités de la Province.
Il n’a pas manqué de souligner une situation alarmante d’enseignants en position de redéploiement où l’on enregistre plus de 250 correspondances qui sollicitent au quotidien des mutations.
Et face à cet état des lieux, il est présagé un réel manque d’entrain, du côté des enseignants, qui risque d’hypothéquer la qualité des enseignements dispensés, et par voie de conséquence influée négativement sur les résultats des enfants.
A son tour, le Ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique a pris la parole ; il a commencé par remercier le Tout Puissant pour avoir permis cette mémorable rencontre de Son Excellence le Président de la République du Burundi pour animer ensemble avec les Hauts Cadres du Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique une séance de moralisation.
Il s’agit d’une première pour ce ministère, et cela constitue un signe éloquent qui montre que le Père de la Nation tient véritablement à cœur le secteur de l’éducation dont nous portons actuellement la charge.
Le Ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique n’a pas manqué de parler brièvement de la situation prévalant en général dans le Ministère en annonçant notamment qu’à travers tout le pays toutes les écoles sont ouvertes et fonctionnent comme il se doit, que les enseignants sont à pied d’œuvre dans toutes les provinces et communes scolaires.
Il en est de même pour les Universités et les différents Instituts supérieurs que compte le pays.Concernant les formations professionnelles et des métiers, le Ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique a, entre autre, parlé de la création de la nouvelle filière des mines dans les écoles post-fondamentales ainsi que la grande entreprise de construction à KARUSI d’un grand Centre Régional qui va bientôt commencer une panoplie d’enseignements des métiers et professions divers.
Le Ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique déplore néanmoins le manque criant d’enseignants où jusqu’à l’heure actuelle, l’on compte un nombre important d’enseignants assurant le volontariat, d’autres le vacatariat, mais également des enseignants à temps plein qui accusent des insuffisances dans leur métier. Nous envisageons, pour cette dernière catégorie, organiser des formations et des recyclages à l’adresse de 30.000 enseignants, après un test de sélection.
Le Ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique a également énuméré d’autres défis non moins importants qui entravent le secteur de l’éducation et cela du préscolaire à l’enseignement universitaire. L’on citerait notamment le manque criant de matériels pédagogiques des enseignants et des livres de l’élève dans tous les paliers de l’enseignement fondamental et post-fondamental, la recherche et l’innovation au niveau des Universités et Instituts, les lauréats des écoles post-fondamentales qui doivent attendre toute une année avant de commencer l’Université etc.
Le Ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique a terminé son intervention par un souhait de faire en sorte que toutes les Universités privées commencent en même temps que les Universités publiques ; il a annoncé également la tenue des Etats Généraux de l’Education au mois de Mars 2022 et a invité les hauts cadres du Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique de rester attentifs pour écouter et faire siens les conseils que Son Excellence le Président de la République va leur prodiguer tout au long de cette séance de moralisation tant attendue.
Son Excellence le Président de la République a pris, à son tour, la parole et a entamé à proprement parler la séance de moralisation tant attendue par les hauts cadres du Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique.
Dans son mot d’introduction, Son Excellence le Président de la République annonce aux hauts cadres du Ministère que cette séance de moralisation n’est pas animée dans l’intention de trouver des solutions à tous les problèmes de l’Institution parce que, renchérit-il, il revient à vous, hauts cadres ici présents, en tant que techniciens en la matière, de trouver par vous-mêmes les solutions aux différents problèmes qui hantent le Ministère.
Son Excellence le Président de la République leur annonce plutôt qu’il va leur entretenir sur de questions du pays en général, mais en leur présence, en tant que hauts responsables du secteur de l’Education.
Il fait un clin d’œil aux hauts cadres du secteur de l’Education en leur indiquant qu’ils portent en leur sein le Burundi de demain, les futures générations qui vont gouverner ce pays que nous occupons vous et moi aujourd’hui. Il s’agit d’une lourde tâche et nous devons de bien l’accomplir sans tergiversations.
Le Chef de l’Etat informe les hauts cadres présents que le pays est dans le bon chemin, qu’il a une vision et des objectifs à atteindre à tout prix. Notre pays est dans une réelle voie de progrès et il y a des signaux qui nous montrent cette progression.
Le Président de la République interpelle les hauts cadres sur des phénomènes outrageants qui s’observent dans les établissements scolaires où des enseignants sans foi ni loi engrossent les enfants qu’ils sont supposés éduquer. Il s’agit d’un sacrilège, un crime abominable qu’il faut bannir à jamais dans toutes les écoles.
Il recommande à tous les hauts cadres présents de cerner la nature et l’origine de ce mal en vue de l’éradiquer avec toutes les énergies nécessaires et éduquer nos enfants dans le strict respect des commandements de Dieu. Rappelez-vous sans cesse que c’est le Tout Puissant qui nous a confié cette mission d’éduquer et nous ne devons pas faillir à cette noble mission sous peine d’être maudits et retranchés des yeux du Tout Puissant et des hommes.
Nous sommes appelés ensemble avec vous, les hauts cadres, à construire un Burundi meilleur, où tout un chacun se sent libre mais responsable, et l’avenir du pays repose sur nos têtes et à nos capacités de mieux le préparer en passant par l’éducation des générations futures.
Son Excellence le Président de la République rappelle aux hauts cadres présents que le pays a tellement besoin de leur intervention dans le développement du pays à travers notamment des recherches innovants qu’ils peuvent initier.
Ce ne sont pas des ressources naturelles qui manquent, non plus les ressources humaines. Tout est là et il suffit d’entamer des recherches et les faire de façon soutenue et fouillée.
Le Président de la République a insisté sur l’enseignement de la langue nationale IKIRUNDI, aussi longtemps que nous avons même actuellement l’Académie Rundi. Nous sommes appelés à enseigner dans notre propre langue, penser dans notre langue et écrire en utilisant notre langue.
Dans le même ordre d’idées, le Président de la République recommande aux hauts cadres présents d’extirper en eux l’esprit de mercenaire, il faut savoir élaborer une politique conséquente de développement du pays avec des objectifs à atteindre par des résultats quantifiables et mesurables par échéance. Le pays a par exemple besoin des techniciens et des mécaniciens pour la construction d’un chemin de fer et la réparation des trains. Il a aussi besoin des chauffeurs qualifiés dans la conduite des trains.
A travers la causerie morale de Son Excellence le Président de la République, une série de recommandations ont pu être cernées :
-Commencer à rechercher le développement du capital humain en tenant compte des besoins du pays ;
-Accepter de serrer nos ceintures pour s’atteler aux travaux de développement de notre pays en évitant notamment les mauvaises pratiques de mise en place des commissions qui ne conduisent qu’au gaspillage des moyens ;
-Cultiver notre conscience pour faire développer tous les services à notre charge ;
-Persévérer dans le beau métier d’éduquer les enfants en âme et conscience pour le bénéfice de notre pays ;
-Se mettre en tête que nous sommes déjà dans le Burundi nouveau en évitant les fausses considérations basées sur les ethnies qui ne font que faire stagner le pays ;
-Organiser un Forum National pour le Développement du Burundi pour en tirer des recommandations allant dans le sens des domaines d’interventions bénéfiques du pays ;
-Enseigner à travers toutes les communes du pays, dans le cadre des championnats communaux, provinciaux et national des jeunes pour détecter des compétences cachées ;
-Formater nos consciences à telle enseigne que notre pays soit développé par nos propres compétences et accepter de changer nos mentalités pour entraîner nos cadets;
-Accepter de rendre service à notre nation et travailler dans toutes les localités du pays dans lesquelles on est affecté et exécuter sans hésitations a tout ordre donne par son supérieur hiérarchique ;
-Aller prêcher à votre tour dans vos départements respectifs tous les enseignements tirés de cette causerie morale ;
-Eduquer nos enfants de telle sorte qu’ils grandissent avec un esprit d’amour de leur patrie.
Son Excellence le Président de la République du Burundi a terminé cette causerie morale par une autre activité de remise des véhicules flambants neufs et des machines ordinateurs aux Directeurs Provinciaux de l’Education de tout le pays.