Ce jeudi 02 décembre 2021, le Ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique, Pr. François HAVYARIMANA a tenu une réunion de travail, à l’intention des responsables des Institutions d’Enseignement Supérieur (IES) au Burundi dans les enceintes de l’Université Polytechnique de Gitega (UPG).
Le Recteur de l’Université Polytechnique de Gitega a directement pris la parole pour prononcer son mot de bienvenue à l’endroit des participants à la réunion.
Il a, d’entrée de jeu, profité de cette occasion pour exprimer ses vifs remerciements à l’endroit du Ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique pour avoir pensé à organiser cette réunion dans les enceintes de cette Institution. L’orateur n’a pas manqué d’informer les participants que le Ministre fait partie des premiers professeurs de l’UPG, et que l’Institution qu’il dirige lui est reconnaissante pour ses excellentes prestations.
L’orateur a par la suite donné un bref historique de l’UPG en précisant notamment que celle-ci est une Association Sans But Lucratif (ASBL) créée en 2013 et agréée la même année. Il a par la suite fait savoir que l’UPG compte en son sein 5 facultés et 14 départements ainsi qu’un Institut de Formation Professionnelle, avant de mettre en exergue les principales réalisations de cette Institution qui s’inspirent de sa devise « Savoir, Professionnalisme et Développement ». Il a terminé son allocution en présentant les perspectives d’avenir de l’UPG, axées essentiellement sur la recherche-innovation.
Les travaux proprement dits de l’atelier ont été solennellement ouverts par le Ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique. Ce dernier a, dans un premier temps, remercié les participants à cette rencontre pour ensuite faire le cadrage de cette activité en précisant qu’il s’agissait bel et bien d’une réunion d’orientation et d’échanges. Aussi le Ministre a –t-il rappelé l’importance des Institutions d’Enseignement Supérieur (IES) dans le développement du capital humain. Il a, dans l’entre-temps, signalé la présence à cet atelier d’une Déléguée de l’Ambassadeur de l’Union Européenne au Burundi pour présenter aux participants les opportunités offertes aux IES dans le cadre du programme ERASMUS +.
Le Ministre a poursuivi son allocution en montrant la nécessité de renforcer la qualité dans les diverses IES et que cela passe notamment par l’accompagnement de celles-ci dans la mise en œuvre de la réforme BMD tout en se conformant au Plan National de Développement (PND) du Burundi 2018-2027. Ainsi, l’orateur n’a pas manqué de relever certaines irrégularités observées dans les IES, entre autres le manque de statistiques relatives aux étudiants et de plans stratégiques, avant d’interpeller les responsables de ces IES à plus de respect du cadre légal dans lequel elles exercent leurs activités. Il a, à ce sujet, précisé le décret de 2020 portant réorganisation de l’Enseignement Supérieur au Burundi et d’autres textes réglementaires relatifs à la gestion et au fonctionnement de ces Institutions.
Le Ministre a mis en exergue certaines perspectives du Ministère visant notamment la mise en place de textes réglementaires pour permettre et encourager la mobilité des étudiants et des enseignants ainsi que l’ouverture prochaine des filières professionnelles à l’Enseignement Supérieur en vue de promouvoir l’auto-emploi des jeunes. Il a terminé son discours en souhaitant que cette rencontre soit une occasion offerte aux participants pour comprendre que la recherche de la qualité dans les IES et la formation professionnelle sont incontournables et constituent ainsi des priorités pour le Gouvernement du Burundi.
La représentante de la Délégation de l’Union Européenne au Burundi à cette rencontre, en l’occurrence Anne KOFOED, a présenté aux participants le Programme ERASMUS + avant de leur demander leur réelle implication et adhésion pour sa mise en œuvre, et cela dans l’intérêt tant des étudiants que des enseignants.
L’oratrice a précisé que depuis plus de trente ans l’Europe finance le programme ERASMUS + qui a permis à plus de quatre millions d’étudiants européens d’étudier, de se former et d’acquérir une expérience à l’étranger. Elle a expliqué aux participants que dans le cadre du nouveau programme 2021-2027 les activités internationales couvriront l’enseignement supérieur, l’enseignement et la formation professionnels (EFP), la jeunesse et le sport. Au niveau de l’enseignement supérieur, a-t-elle poursuivi, il est prévu un projet de renforcement des capacités fonctionnant comme un partenariat multilatéral conclu entre des établissements actifs dans le domaine de l’enseignement supérieur afin d’en faire un moteur du développement socio-économique durable.
La présentatrice a mis en relief les trois volets prévus au niveau des projets, à savoir (i) promouvoir l’accès à la coopération dans l’enseignement supérieur, (ii) Partenariats pour la transformation de l’enseignement supérieur et (iii) Projets de réforme structurelle portant sur le niveau macro des réformes des politiques nécessaires pour favoriser l’internationalisation.
Elle a montré les opportunités offertes par ERASMUS + à l’échelle mondiale pour les IES, à savoir :
-Les programmes de mobilité (ICM-international Credit Mobility) ;
-Les programmes conjoints de master en coopération avec les établissements d’enseignement supérieur européens ;
-Les programmes de renforcement des capacités ;
-Les activités Jean Monnet qui visent à promouvoir l’excellence dans l’enseignement et la recherche sur l’intégration européenne dans une variété de disciplines et thématiques.
L’oratrice a terminé son propos en invitant les participants à chercher de plus amples informations en rapport avec le Programme ERASMUS + sur les sites qu’elle a tenu à leur préciser, pour être fixés notamment sur les critères et les règles de financement des projets ainsi que la procédure de candidature aux appels à propositions.
Après l’exposé, le Ministre a pris directement la parole pour remercier l’oratrice pour la qualité de son intervention, tout en invitant les participants à saisir cette bonne opportunité qu’est ERASMUS +, offerte aux étudiants, aux assistants et même aux enseignants-chercheurs des IES.
L’occasion a été ensuite offerte aux participants pour s’exprimer sur l’exposé qui venait d’avoir lieu. Ainsi, trois principales interrogations, sous forme plutôt d’appréhensions, ont été soulevées :
-Dans le cadre du programme ERASMUS +, l’on dirait qu’il est prévu un mouvement à sens unique : des étudiants africains qui vont vers l’Europe et non de l’Europe vers l’Afrique !
-L’on connaît, par le passé, des étudiants qui sont allés poursuivre leurs études en Europe et qui y sont malheureusement restés. N’est-il pas légitime de craindre le même phénomène avec le programme ERASMUS +?
-Certaines conditions requises pour bénéficier d’une bourse d’études dans le cadre du programme ERASMUS sont difficiles à remplir, notamment l’exigence de détenir un certificat de maîtrise de l’anglais. Les postulants doivent se rendre au centre de passation au Rwanda ou au Kenya pour passer les épreuves y relatives car ce genre de centre manque cruellement au Burundi !
La déléguée de l’Ambassadeur de l’Union Européenne a fourni des réponses pour ces questions en précisant que l’Union Européenne a en perspective les échanges dans les deux sens, sans se limiter au seul sens étudiants africains vers l’Europe.
Concernant l’appréhension relative aux étudiants africains qui restent en Europe, elle a expliqué que l’Union Européenne en est consciente, et que c’est à ce titre qu’elle veille à ce que chaque postulant au programme de formation précise par écrit, sous forme d’engagement, en quoi il compte s’investir et ce qu’il projette d’en faire une fois rentré dans son pays.
Pour ce qui est du centre de passation, encore inexistant au Burundi, pour l’obtention du Certificat de maîtrise de l’anglais, l’oratrice a promis que l’Union Européenne va, le cas échéant, contribuer, à sa mise en place rapide.