En date du 14 Novembre 2025, au Centre de Formation Professionnelle de Kigobe, Monsieur le Ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique Prof. François HAVYARIMANA a tenu une réunion à l’intention des promoteurs des écoles et des universités privées. Cette réunion a vu la participation de deux Secrétaires Permanents du Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique, l’Assistant du Ministre, l’Inspecteur Général de l’Education Nationale, le Directeur Général de l’ENS, la Présidente de la Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur, les hauts cadres et Cadres du Ministère, les promoteurs et représentants légaux des écoles et universités privées.
Dans son mot d’accueil, le Ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique a remercié les participants et s’est excusé du report inattendu de la réunion, celle-ci ayant été prévue mercredi le 12/11/2025. Il a indiqué que l’objectif de cette réunion était d’assurer la promotion d’une éducation de qualité à travers la contribution du secteur public et du secteur privé. Il a fait savoir que la synergie entre le gouvernement et le secteur privé doit être fortifiée pour promouvoir le secteur de l’éducation afin d’atteindre la vision 2040 le Burundi émergent, et la vision 2060 le Burundi développé.


Le Ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique a rappelé qu’avec la construction des collèges communaux et des écoles fondamentales à chaque colline, le nombre des élèves et des lauréats des universités a augmenté. L’Etat n’étant pas à mesure de les loger et de les nourrir tous, il a dû ouvrir les portes aux promoteurs des écoles et des universités privées pour accueillir ceux qui peuvent suivent leurs études dans les institutions privées, a-t-il continué. Ainsi, il a insisté sur la contribution du secteur privé dans la promotion des écoles à internat et des universités ayant des homes universitaires pour loger et nourrir les élèves et les étudiants qui vivent dans les conditions aussi difficiles sachant que beaucoup d’entre eux habitent dans des maisons louées dans différents quartiers et prennent de longues distances pour y arriver tandis que ceux qui vivent dans les homes universitaires sortent des campus pour manger.

Monsieur le Ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique a montré que l’Université du Burundi et l’Ecole Normale Supérieure(ENS) possèdent des espaces vides qui sont disponibles à quiconque voudrait construire des bâtiments pour la restauration et le logement. Il a saisi l’opportunité d’inviter les différents promoteurs à nouer des relations partenariales avec les écoles publiques et les universités publiques pour créer des internats dans les écoles et des homes et/ou restaurants universitaires afin de contribuer à l’amélioration de la qualité des enseignements et apprentissages.
Le Ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique a aussi signalé que la période de mondialisation dans laquelle nous sommes permet d’accueillir non seulement des élèves et étudiants burundais mais aussi des étrangers, une raison de plus pour investir dans le secteur de l’éducation car les internats et les homes universitaires auront toujours des occupants.
Pour clore son mot introductif, il a souligné l’importance d’envoyer les enfants dans les écoles à régime d’internat car l’enfant y acquiert des connaissances apprises en classe et des connaissances sociales. Il a enfin rassuré de la disponibilité du gouvernement pour collaborer avec toute personne désirant instaurer ou améliorer l’internat dans son école ou le logement et/ou la restauration dans son université sans oublier celui qui souhaiterait entretenir un partenariat avec les écoles et universités publiques.
Après, deux présentations à savoir celle faite par Madame l’Inspecteur Générale du Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique et celle faite par Madame le Président de la Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur (CNES) ont suivi.
Dans la première présentation, l’Inspecteur Général du Ministère a d’abord montré le rôle que joue le secteur de l’éducation comme facteur clé pouvant favoriser l’émergence économique et le développement du pays en vue d’atteindre la vision du Burundi émergent en 2040 et pays développé en 2060. Ainsi, a-t-elle insisté, les écoles privées devraient s’inscrire dans cette logique et viser le meilleur afin de contribuer à former une main d’œuvre qualifiée pour répondre aux besoins du marché du travail et favoriser la création d’emplois.
Elle a ensuite relevé quelques irrégularités constatées lors des visites de contrôle effectuées dans certaines écoles fondamentales et post-fondamentales générales et techniques privées à savoir:
- le non-respect du cadre juridique ;
- des fraudes de documents administratifs et titres scolaires ;
- des sauts de niveau ;
- des falsifications des résultats scolaires ;
- des inscriptions irrégulières ;
- des monnayages des points;
- des rapports vides d’informations: sans liste des élèves ni palmarès des résultats ;
- des documents pédagogiques non archivés dans les écoles, etc.
Elle a aussi souligné quelques conséquences liées à ces irrégularités entre autres la qualité de formation, où on constate certaines écoles techniques privées qui donnent une formation lacunaire, essentiellement théorique ; la mauvaise réputation poussant certains parents et élèves à avoir des doutes sur la qualité de formation dans certaines écoles, les désertent et ces dernières finissent par fermer leurs portes; etc.
Elle n’a pas oublié de formuler quelques recommandations aux responsables des écoles :
- s’informer et se conformer aux textes législatifs et règlementaires en matière de l’éducation dès le montage de tout projet du domaine de l’éducation ;
- Arrêter des stratégies de vérification de l’authenticité des documents présentés par les élèves pour leur inscription ;
- Sensibiliser le personnel de l’éducation à la morale, l’éthique et la déontologie professionnelle ;…
Madame l’Inspecteur Général du Ministère a enfin terminé sa présentation en proposant quelques voies de sorties entre autres :
- Mettre en place un logiciel de suivi du cursus scolaire des élèves ;
- Organiser régulièrement des réunions à l’endroit des responsables scolaires à différents niveaux ;
- Mettre à jour et vulgariser régulièrement les textes législatifs et réglementaires en matière des de l’éducation ;
- Sanctionner administrativement les écoles et les responsables scolaires qui violent la règlementation scolaire en vigueur ;
- Mettre en place un canal de communication.
Dans la deuxième présentation, Madame le Président de la Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur a proposé une stratégie aux promoteurs des Institutions de l’Enseignement Supérieur(IES) pour accomplir pleinement leurs missions : s’approprier du cadre légal dans l’intérêt supérieur de la promotion de l’assurance qualité pour le développement de notre pays. Partant d’une évaluation de la qualité de l’enseignement supérieur au niveau institutionnel qui a eu lieu en 2018, elle a informé les promoteurs qu’une autre est prévue très prochainement afin de procéder encore une fois à l’inspection systématique de toutes les Institutions de l’Enseignement Supérieur ayant déjà diplômé au moins une promotion. Elle a aussi attiré l’attention des responsables qui ne respectent la législation en vigueur mais aussi ceux qui ne transmettent pas les rapports à l’autorité compétente et dans les délais.
Avant d’accorder la parole aux participants, Monsieur le Ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique a réagi par rapport aux deux présentations. Il a fortement insisté sur le respect des textes en vigueur et a mis en garde quiconque inscrira, désormais, un élève ou un étudiant irrégulier, sera dans l’obligation de le dédommager jusqu’à rembourser et les frais payés et le temps perdu. Il a aussi attiré l’attention de certains responsables et promoteurs qui refusent de mettre en application les recommandations émanant des autorités hiérarchiques jusqu’au ministère. Il a également interpellé les promoteurs des Institutions de l’Enseignement Supérieur se préparer en conséquence à la prochaine évaluation d’autant qu’il s’agit plus d’une évaluation d’accompagnement que celle pour les traquer. Soulignons que les écoles à programme étranger, particulièrement les écoles à programme congolais, ont été aussi mises en garde.
La parole a été alors accordée aux participants pour donner leurs avis sur les points inscrits à l’agenda du jour mais aussi sur les présentations faites. Ceux-ci, à tour de rôle, ont salué le cadre d’échange. Leurs interventions sont allées dans le sens de l’orientation qui leur avait été donnée. Certains ont demandé au ministère de plaider pour eux auprès du ministère ayant l’agriculture dans ses attributions pour qu’ils bénéficient des terrains qui serviront à l’extension et/ou la construction des internats ou homes universitaires mais aussi à la culture des vivres afin de nourrir les élèves internes. Un autre a proposé son partenariat avec l’Université du Burundi pour que le restaurant universitaire fonctionne à nouveau sans oublier celle qui a plaidé pour une audience afin de présenter au ministère des partenaires qui veulent travailler avec le ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique.
Le Ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique a remercié tous les participants et les a incités à travailler toujours sur base des lois en vigueur afin de promouvoir l’éducation de qualité au Burundi.
