Le Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique a organisé, du 28- 29/3/2024, dans les enceintes de l’Ecole Normale Supérieure, un atelier d’échanges sur l’amélioration des conditions d’apprentissage par les TICs au Burundi, à l’endroit des Directeurs Communaux de l’Education de tout le pays. Cet atelier a vu aussi la participation des hauts cadres et cadres du ministère, des Partenaires au Développement et bien d’autres.
L’objectif de cet atelier était de mener des échanges sur l’état des lieux relatif à l’implantation des centres informatiques au niveau des réseaux scolaires, l’accessibilité de l’électricité au niveau desdits réseaux et la manière de réussir au bon fonctionnement de ces centres.
Dans le mot d’accueil prononcé par la Directrice Générale de l’École Normale Supérieure, elle a fait savoir qu’au moment où le Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique ouvre les travaux d’échanges sur les conditions d’apprentissages des TICs dans les écoles, l’institution est fière d’avoir abrité une telle activité. Elle a ajouté que l’Ecole Normale Supérieure est une institution d’enseignement supérieur à caractère essentiellement pédagogique avec pour mission principale la formation d’enseignants qualifiés des écoles Fondamentales et Post-Fondamentales. Actuellement, l’Ecole Normale Supérieure dispense les enseignements dans 15 sections réparties en trois départements tels que le département des langues et sciences humaines, le département des sciences appliquées et le département des sciences naturelles.
Elle a informé aux participants que l’institution organise aussi une formation initiale des enseignants et qu’elle soit équipée en science informatique à travers 15 sections à savoir la section Génie Informatique de Gestion, Génie Logiciel, Génie de télécommunication et Maintenance des réseaux et bien d’autres. Depuis l’année académique 2018-2019, l’Ecole Normale Supérieure a mis sur le marché du travail 203 lauréats diplômés en Génie Informatique. Au cours de cette année académique (2023-2024), les sections des sciences informatiques capitalisent un effectif de 347 étudiants représentant 31% des étudiants du département des sciences appliquées et 13% de l’ensemble des étudiants que compte toute l’institution. Dans les filières des sciences informatiques, les filles représentent une proportion de 29% qui est une proportion supérieure à la proportion des filles dans l’ensemble de l’institution c’est à dire 26%. C’est pour une belle occasion d’échanger avec les membres des autres organes du ministère et des partenaires à propos de l’amélioration des apprentissages grâce à l’utilisation des TICs.
Dans le Discours d’ouverture prononcé par Monsieur le Secrétaire Permanent au Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique, Pr. Frédéric BANGIRINAMA, il a d’abord rendu grâce à Dieu Tout Puissant qui a réveillé tout en chacun bien vivant de se rencontrer au chef-lieu de la mairie de Bujumbura, Capitale Economique, en provenance d’horizons divers.
Il a fait savoir que la séance d’échanges qui va durer deux jours n’est pas du tout le fait du hasard, mais plutôt une volonté manifestée par le Ministère dans l’optique de s’adapter aux exigences du monde actuel en perpétuelle mutation et cela ça rentre bien dans la ligne tracée par le gouvernement à travers la vision Burundi émergeant en 2040, Burundi développé en 2060. Un pays ne peut pas affirmer qu’il est émergeant s’il ne parvient pas à exploiter les nouvelles technologies de l’information et le Ministère se classe parmi les secteurs clés porteur de croissance, parce qu’il forme, pour le pays, les cadres capables d’investir l’indépendance et le développement du pays.
Il a rappelé que le Gouvernement du Burundi a entrepris depuis 2010 d’importances reformes de son système éducatif du fait qu’il est conscient du rôle primordial que joue l’éducation dans le développement du capital humain. C’est en cette logique que le Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique a toujours une série d’activités visant le renforcement des capacités de son personnel afin de le rendre performant et compétitif en égard aux exigences induites, comme on l’a déjà souligné par un monde sans cesse changeant.
Il se parait essentiel d’insister particulièrement ici car le monde informatique, plus que les autres domaines, est caractérisé par des changements qui s’opèrent à un rythme quasi exponentiel. Ne pas suivre la cadence serait donc se condamner à disparaître de la scène. A-t-il encore souligné qu’on doit absolument refuser de ressembler à des analphabètes à cause de notre incapacité à nous adapter à la nouvelle donne. Qu’on devrait plutôt en inverser la tendance.
Le Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique l’a si heureusement compris; en témoigne notamment le soutien qu’il apporte régulièrement aux diverses initiatives qui s’inscrivent dans ses programmes prioritaires et stratégiques. Il a tablé sur le renforcement d’un réseau scolaire qui, à son tour constitue le socle, la base d’un étage qui est le système éducatif, en renforçant le réseau scolaire, on peut arriver à l’échange d’expérience en mutualisant le matériel didactique pour améliorer nos pratiques et prestations. A cela, Monsieur le Secrétaire Permanent a demandé aux DCE de prendre cette nouvelle orientation en main pour s’en approprier.
Dans cette logique, à travers le projet TWIGE NEZA, le Ministère a pu renforcer les compétences et les connaissances des enseignants en passant par les réseaux scolaires. Le Ministère a pu également équiper en outil informatique les écoles centrales qui avaient l’accès à l’électricité où on a commencé par 49 centres et sont tous fonctionnels. Il a affirmé que l’objectif du Ministère est d’arriver à équiper les 760 réseaux scolaires repartis à travers tout le pays, mais, que pour y parvenir, le Ministère travaillera en flanche collaboration avec tous les partenaires au développement. Il a terminé son allocution en disant que la réussite de cette orientation stratégique sera conditionnée avec l’implication de tout à chacun et surtout l’implication des PAD dans l’optique de conjuguer les efforts.
Le parcours de l’agenda a été suivi par différentes présentations ayant fait l’objet d’échanges relatifs aux techniques et stratégies à mobiliser pour une meilleure réussite au fonctionnement des centres informatiques:
- Politique et stratégies de l’usage des TICs dans le système éducatif Burundais;
- La place des TICs dans le curricula de l’Enseignement Fondamental et Post-Fondamental;
- Le rôle de l’accès à l’internet dans la transformation du système éducatif;
- Etats des lieux de la connectivité des écoles centrales à l’électricité;
- Réalisation du projet TWIGENEZA en matière de la promotion des TICs;
- Usage des TICs dans la formation à distance: état des lieux;
- Le rôle des TICs dans la gestion et le pilotage du système éducatif.
Après les présentations, les participants ont eu une bonne occasion de donner leurs opinions et des observations sur la faisabilité et l’état des lieux des TICs dans les milieux où ils exercent toujours leurs travaux au quotidien. Ils ont soulevé un problème sérieux disant que presque toutes les machines portables qui ont été octroyées par PAADESCO SHISHIKARA sont tombées en panne après une courte durée d’utilisation.
Des travaux de groupe ont été reconstitués pour aligner et regrouper certaines écoles à réseau scolaire compte tenu de la localité, la distance et la probabilité de la connectivité à l’électricité. Certaines recommandations issues de l’atelier ont été reformulées, à savoir :
- S’approprier des documents d’orientation stratégique du ministère et du pays pour une meilleure planification;
- Connecter à l’internet au fur et à mesure les écoles centrales;
- Tirer au profil des expériences des autres pays;
- Rendre opérationnelles toutes les plates-formes de formation à distance déjà disponible;
- Digitaliser tous les supports pédagogiques des trois bureaux pédagogiques;
- Redynamiser l’Ecole Normale Supérieure et Institut de Pédagogie Appliquée pour prendre le flambeau dans la formation continue à distance des enseignants.
- Créer une synergie des partenaires pour capitaliser les compétences des uns et des autres;
- Rendre accessible les plates-formes des ressources pédagogiques tant pour l’Enseignement Fondamental, Post-Fondamental que pour l’enseignement Supérieur;
- Renforcer le personnel disponible dans les services du Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique en général et plus particulièrement du BPSE, du BECEPFGP et de la DGRH;
- Renforcer les acteurs de terrain en matière des TICs en vue de les aider à s’approprier de l’outil numérique.
- Veiller à la qualité des machines lors de la passation du marché et de la fourniture.
- Approcher l’ administration communale pour donner sa contribution à la connectivité à l’électricité des réseaux scolaires ayant la possibilité d’y avoir accès (situé à moins de 50m du Poteau électrique);
- Suivre de près le fonctionnement des réseaux scolaires car ils constituent le pilier de la formation continue des enseignants;
- Fournir des données fiables à temps utile en utilisant les nouvelles technologies à l’information;
- Proposer un maintenancien pour les centres informatiques lors du prochain recrutement.
Pour clore, Monsieur le Secrétaire Permanent au Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique a fait savoir que d’ici peu de jours, on pourra mettre en place toutes les stratégies possibles tout en menant leurs engagements tournés vers la réussite conformément à la mise en œuvre des différentes recommandations formulées au cours de l’atelier.